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22/07/2018
La culpabilité ? Tout un programme. Pour le reste, le visuel de l'affiche du film ne ment pas : nous allons passer 85 minutes en compagnie d'un opérateur du 112 - le numéro d'urgence danois - qui va tenter de résoudre une affaire... seul ! Enfin, ce n'est pas vrai car il aura d'autres personnes au téléphone pour lui filer un coup de main mais comment peut-on croire un instant qu'en situation de crise, il ne fasse pas appel aux collègues, au superviseur, etc... qui sont dans la même salle que lui ?
C'est le problème de ce genre de film qui laisse du temps pour apercevoir tout ce qui cloche :
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le peu de lumières rouges autour du personnage principal indique que les gars ne sont pas débordés ;
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sa boss trouve qu'il travaille de manière peu convaincante et lui fait remarquer ;
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il est sous pression pour une affaire qui doit se régler le lendemain MAIS le petit bonhomme fait son chemin tout seul sans que personne ne s'inquiète de son comportement...
Une fois cela accepté, l'histoire est assez bien pensée puisqu'elle joue sur les projections que l'on fait à partir des informations que l'on a... à la manière de "the strange ones" qui montrait beaucoup de choses à l'écran mais laissait le spectateur choisir sa théorie, "the guilty" nous montre dans sa première partie que les appels d'urgence ne sont pas tous limpides et qu'avoir la réaction appropriée n'est pas une évidence.
Cela vous évoquera peut-être l'affaire "Naomie", du nom de cette jeune femme décédée après un appel au SAMU mal géré (c'est un euphémisme) et vous donnera peut-être envie de lire des articles sur l'utilité de l'intelligence artificielle qui pourrait permettre (ou pas) de ne plus avoir de ratés dans ces prises en charge (cf l'article de "libération" sur ce thème).
Le film montre bien tout cela mais, en voulant trop en faire, il tombe dans le prévisible, que ce soit dans la gestion de la crise ou dans le rachat final d'une bonne conscience de manière quasi religieuse.
Bref, le film est original mais le scenario est frustrant car il avait toutes les cartes en main pour faire un très bon long métrage et les scénaristes ont eu peur de faire un film "sec" et ont préféré revenir à des choses plus classiques qui diminuent l'impact des bonnes idées. Grumpf !
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